Quand on aime le comique au théâtre, il n’y a pas mieux que Feydeau. Ça virevolte à un rythme d’enfer, ça brouille, ça court, ça quiproquo, ça cache, ça se débat !
Une superbe distribution belge pour incarner cette comédie corrosive, tableau de nos gesticulations désespérées.
Pour Moulineaux, récemment marié, la vie semble si facile. Tout lui réussit. Jusqu’à ce Bal de l’Opéra ! Il n’a pas dormi chez lui, occupé toute la nuit à attendre son éventuelle future maîtresse. Au petit matin, sa femme Yvonne attend des explications. Par chance, Bassinet, un ami, vient lui demander un service. Et s’il devenait son alibi ?
De quiproquos en mensonges, face à sa femme, sa belle-mère, le mari de sa maîtresse, l’amante de celui-ci qui fut jadis la sienne, Moulineaux est emporté dans un tourbillon d’événements qu’il essaie de maîtriser tant bien que mal !
Une peinture acide d’une époque pas si éloignée de la nôtre…
A travers ses mises en scène, Georges Lini veut revisiter les textes du répertoire pour y trouver l’universel de ce que nous vivons, y trouver la brûlance contemporaine, le vacarme de notre actualité.
« Ce serait une erreur de dénier à Feydeau tout sérieux au motif qu’il fait rire. Son théâtre est sombre, visionnaire et inquiet ; une sorte de cauchemar gai dans lequel l’auteur nous propose sa vision d’un monde décadent. (…) Ce vaudeville/cauchemar (…) est un microcosme bourgeois sans hasard et sans repos où se trouvent empiégés des personnages ahuris, médusés, abasourdis, affolés qui parent d’urgence au plus pressé, tétanisés par un continuel qui-vive tant ils savent que le pire est toujours sûr. » - Georges Lini -