« Toute la grâce de Strach – a fear song est de varier tension et douceur, créant une connivence intense. Une vibration collective, bouleversante, lorsque la soprano elle-même se glisse dans les mouvements, et qui culmine avec l’invitation faite à plusieurs spectateurs de se glisser dans le bal, de participer au main-à-main, comme un rituel oublié. On rit, on frémit, on vit : le cirque nous réunit. » - CIRQ en CAPITALE
Un chapiteau, situé sur le site des Abattoirs de Bomel, comme un antre obscur, une caverne ou un rêve sauvage.
"Strach – a fear song" y propose un retour au « Cirque des origines » inspiré par « la sauvagerie, le cercle, l’étrangeté, la monstruosité quelquefois, l’hyper proximité et la peur ».
À la fois poétique et abrupt, spectaculaire sans esbroufe, le spectacle réunit trois acrobates et une chanteuse lyrique pour un voyage liant peur, prise de risque et émotion. Tout en chaleur humaine et en simplicité, tout en audaces.
Passionné par le mélange des genres, Patrick Masset rêvait depuis longtemps de la rencontre du cirque et de l’opéra, d’une force originelle et d’une beauté divine :
« Les chanteuse(r)s d'opéra et les circassiens proposent des choses impossibles, mais aussi nécessaires quelquefois. Ces artistes ne peuvent tricher, ne peuvent mentir. Sans quoi la voix se brise. Ou c'est la chute, très concrètement.Un tel spectacle est un grand défi, une tâche insurmontable comme la vie qui recommence chaque matin.C'est sans doute la raison pour laquelle je me suis petit à petit éloigné des mots et des acteurs, je devais retrouver une autre forme pour être vrai plutôt que de dire le vrai. Comme le dit superbement Chantal Akerman: « Il n'y a rien à dire et c'est sur ce rien que je travaille. »
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Pour votre spectacle, quelles sont vos sources d’inspiration Patrick Masset?
Rien ne m'inspire plus que les gens avec qui je travaille.
Quelle est la place du silence ? Dans la vie comme dans une pièce de théâtre traditionnelle (auteur/ metteur en scène/acteurs) les mots représentent environ 10 % de l'ensemble. L'essentiel du travail porte sur les 90 % restants.
Quelle est la réplique qui vous bouleverse le plus dans ce spectacle ? Il n'y a pour ainsi dire pas de texte dans notre spectacle. Le moment qui me bouleverse est celui où il ne se passe rien, juste avant la séquence finale. Les acteurs se préparent tous ensemble dans la pénombre, rien ne se joue d'autre que d'être simplement là.