Un spectacle magnifique, rapide, plein de jeunesse et de couleurs !
Une fée, amoureuse d’Arlequin, le séquestre.
Son beau visage l’a tant séduite qu’aveuglée, elle n’a pas pris la mesure de son manque d’esprit et de sa grande ignorance de toute chose.
Elle espère bien toutefois se faire aimer de lui.
Mais c’est sans compter sur la force et l’innocence des premiers sentiments amoureux que le bel Arlequin va nourrir pour une jeune bergère des environs...
Il en fallait du cran pour dépoussiérer si bien une carrosserie vieille de trois siècles, et de l’imagination pour désennuyer le théâtre et le réinvestir dans sa vocation populaire. Marivaux aurait adoré. Ambiance psychédélique sur fond de guitare crunch, lumière rouge sang, des files d’ampoules qui pendent çà et là, tronches fardées et excessivement cérusées style gothique, on s’est éloigné des théâtreux depuis des lustres. L’univers théâtral de Thomas Jolly ne se loupe plus, d’essence tragique, il finit par s’acclimater au burlesque auquel se mêlent hystérie et penchant incurable pour le rock grunge. Il remet ça avec la recréation de sa mise en scène d’Arlequin poli par l’amour créée en 2006 puis confiée depuis 2011 à une nouvelle génération de comédiens.
Six acteurs prennent possession des personnages féeriques imaginés par Marivaux en 1720 dans son grand classique des intrigues amoureuses du passage à l’âge adulte et des illusions qui prennent un coup sur le chemin de la quête de la maturité. C’est l’histoire d’un amour naïf et sincère qui mûrit ceux qui s’y lancent à corps perdu, mais brouille les agendas des espoirs avides.